SIAL 2018 : Retour d’expériences

Le SIAL a fermé ses portes le 25 octobre dernier aux 160 000 visiteurs professionnels venus de tous pays.
Fort de sa renommée internationale, il a regroupé cette année 7200 exposants internationaux, dont de nombreux à l’origine de produits innovants, démontrant une recherche croissante du “mieux manger”.

Un succès croissant des produits innovants ou sur-mesure

Nouvelles tendances dans l’agroalimentaire, nouveaux acteurs dans le secteur de la diététique/santé, produits « healthy » (algues, substituts de viande à base de soja, produits à base de charbon actifs, produits fermentés et naturels à base de kefirs, kombuchas ou kimchi coréens, produits engagés), …

On observe cette année une déferlante de produits innovants, dans la tendance va vers l’élaboration de produits sur-mesure.

Parallèlement, les protéines animales tendent à être remplacées de plus en plus par des protéines végétales. Le nombre de produits à base de légumineuses a ainsi plus que doublé entre 2017 et 2018, illustrant l’engouement récent pour ces aliments riches en protéines. Les légumineuses sont utilisées dans de nombreuses recettes et de nombreux produits, par exemple comme composantes principales des pâtes.

Par ailleurs, cette année se caractérise par un développement croissant des aliments élaborés à partir d’insectes (snacking notamment, ou produits nutritionnels à destination des sportifs par exemple). Cela s’explique en grande partie par l’évolution de la réglementation en France depuis janvier 2018.

La législation européenne sur les nouveaux aliments, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2018, ouvre enfin des perspectives pour l’alimentation humaine. Alors que les élevages d’insectes se limitaient jusqu’à peu à la production d’asticots destinés à la pêche, plusieurs sociétés s’ouvrent en France pour répondre aux nouvelles perspectives du secteur, notamment la valorisation des résidus organiques pour produire des insectes.

Parmi les produits fortement innovants cette année, on peut notamment citer les compléments alimentaires (spiruline, …), les produits vegan, les légumineuses (snacks notamment), ou les boissons nutritives / « healthy ». Les visiteurs ont ainsi pu déguster de l’ail noir, du fromage vegan, des tasses à croquer, des snacks à base d’insectes, du chorizo allégé, des produits à base de charbon actifs et de nombreux autres produits. Ils ont également découvert de nouveaux services : analyse sensorielle, assistant culinaire, application anti-gaspi, diagnostic des composés aromatiques, gestion des points de vente, etc.

Une transformation progressive du marché de l’alimentation – nouvel enjeu pour les sociétés ? 

Aujourd’hui, l’observation du marché permet de mettre en valeur trois phénomènes majeurs qui sont amenés à remodeler l’assiette du futur : la recherche du « goût », du « vrai », c’est-à-dire de l’authenticité des produits, et du « sens » (les valeurs éthiques et écologiques), a expliqué le 25 septembre Nicolas Trentesaux, directeur général du Sial.

La recherche du sens  fait notamment référence au souci de l’approvisionnement local, de la rémunération des agriculteurs, du bien-être animal, de la réduction et de la biodégradabilité des emballages, de la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Par ailleurs, de nombreuses sociétés recherchent désormais avant tout la qualité gustative ou nutritionnelle de leurs produits, sur un marché où la concurrence est de plus en plus rude. Celles-ci cherchent à construire leur avantage compétitif sur l’unicité de leur produit, ou sur son authenticité.

L’avenir de l’alimentation sera très certainement celui que les consommateurs voudront, comme le révèle l’évolution du marché vers des produits de plus en plus individualisés (végétariens, vegan, renforcés en protéines ou autres…).

A plus long terme, les enjeux de l’alimentation de demain soulèvent déjà bien des questions :

  • Comment nourrir 9.8 milliards d’habitants en 2050, quelles protéines alternatives ?
  • Comment évoluera la cuisine du futur : du « fait maison » digitalement assisté ou des robots ?
  • Avec les problématiques actuelles de santé ou de « malbouffe », notre société évolue-t-elle vers un marché des produits sur-mesure ?

Sources :

Author:
"Spécialisé dans l’implantation d’usines agroalimentaires et de laboratoires, j’assure la promotion des territoires et des sites immobiliers à vocation plus technique auprès des industries alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques à potentiel de développement."