Le nouveau CEBIT 2018 : les impressions de notre Chargé d’implantations

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En 2018, le CEBIT a décidé de faire peau neuve. Ce salon de l’informatique qui fut l’un des plus grands du monde, voyait sa popularité décliner depuis plusieurs années. Les organisateurs ont ainsi essayé de donner un coup de jeune à ce salon historique afin de renverser la tendance négative. Comment ? Notre Chargé d’implantations Anton FRENZEL a suivi l’événement à Hanovre.

Le CEBIT en perte de vitesse

Cette année, le CEBIT a ouvert ses portes au mois de juin (du 12 au 15), contrairement aux autres années où le salon avait été organisé en mars. Il est vrai que la météo à Hanovre est bien meilleure en juin… mais est-ce qu’un changement de calendrier peut redynamiser un salon ?

Rappelons que pendant ses meilleures années, le salon comptait plus de 800.000 visiteurs et plus de 8.000 exposants. En 1995, Bill Gates se déplaçait personnellement à Hanovre pour présenter le nouveau système d’exploitation Windows 95 – sous les regards du monde entier. Plus de 20 après, en 2017, le salon ne comptait plus que 200.000 visiteurs et 3000 exposants.

Il était donc grand temps pour les organisateurs de réfléchir à un nouveau concept. L’idée qui a finalement contribué au changement de date était la suivante : transformer ce salon en festival. Et donc l’organiser en été et en plein air.

Un esprit festival pour rajeunir le salon

En effet, en visitant le CEBIT j’ai découvert un immense espace à ciel ouvert, en plein milieu des halls d’expositions. Cet agencement m’a fait penser à une fête de la bière anticipée : grande roue, méga scène de plein air et nombreux stands de snack… A l’intérieur des halls on trouvait beaucoup d’espaces détente, coussins de sol, chaises longues, tables, bars à cafés, babyfoots (coupe du monde oblige ?).

De nombreux exposants ont suivi la logique du festival en proposant aux visiteurs des expériences autour de l’innovation et du numérique : un tour dans une voiture électrique, des courses de drones, une conversation avec un robot humanoïde, une entrée dans la réalité virtuelle etc.

Pour animer ce festival, les organisateurs ont invité de nombreux top-speakers et personnalités reconnues : côté numérique par exemple le pionnier de l’internet Jaron Lanier (qui mettait en garde contre les méthodes des grandes sociétés de l’internet), le « hacker de mémoire » Julia Shaw (qui racontait de quelle manière on peut manipuler la mémoire humaine) ou encore l’expert de sécurité Mikko Hypponen (qui expliquait jusqu’où des cyberattaques peuvent pénétrer). Côté musique ensuite, Jan Delay ou Mando Diao ont fait acte de présence (certains exposants faisaient même venir leur propre orchestre). Des influenceurs étaient également présents, comme par exemple des bloggeurs de mode participant au CEBIT Creative Talent Award…

Pas étonnant donc si le profil des visiteurs du CEBIT a rajeuni. Sans oublier le nouveau code vestimentaire (non officiel) qui préconise plutôt t-shirt ou chemise ouverte, chaussures confortables ou baskets. Pour ma part, j’étais en costume sans cravate, une tenue à revoir pour l’année prochaine.

Du point de vue des organisateurs : un succès relatif

La question est maintenant de savoir si cette idée de « festival d’affaires » autour de l’innovation et de la digitalisation a effectivement permis de redynamiser le salon.

Si on regarde les chiffres, c’est-à-dire le nombre de visiteurs et le nombre d’exposants, on constate que la tendance est toujours à la baisse. Le CEBIT 2018 a encore perdu 80.000 visiteurs et environ 200 exposants. Malgré cela, les organisateurs ne sont pas mécontents et se félicitent même du résultat. Selon eux, le changement du concept a pu se faire dans sa globalité, les exposants étaient satisfaits et l’organisation fut rentable.

D’un point de vue professionnel, le salon a évolué autour des grands thèmes qui intéressent particulièrement le monde du numérique d’aujourd’hui : intelligence artificielle, robotique, IOT, mobilité future, drones & pilotage à distance, blockchain. La transformation digitale (smart manufacturing, smart city, smart transportation etc.) était omniprésente, tout comme le monde de la programmation et des logiciels. Indispensable dans ce contexte : la collecte de données (reconnaissance vidéo, audio, empreintes digitales, e-tracking etc.), leur transmission (5G, wifi), leur mise à disposition (cloud) ainsi que leur protection (cybersécurité). Les fabricants de matériel informatique, notamment d’origine chinoise, faisaient également partie de l’évènement.

Du point de vue des participants : un bilan plus mitigé

Les échos des exposants variaient en fonction de leur contexte. Dans les halls qui ressemblaient encore à un salon d’affaires traditionnel, plusieurs exposants se plaignaient de la baisse de visiteurs et regrettaient le bon vieux temps. Dans les autres halls plus « modernisés » (Salesforce, Huawei, SAP, Facebook, startups…), on ressentait un certain enthousiasme concernant l’avenir et la croissance. Ces avis divergents indiquent sûrement que les organisateurs n’ont pas encore trouvé le juste milieu pour l’ensemble des exposants.

En tant que Chargé d’implantations, j’avais pour mission d’identifier des projets d’entreprises susceptibles de se développer en France. Je me suis concentré sur tout ce qui me paraissait innovant et j’ai appris que la France est considérée comme un marché très attractif, mais pas toujours prioritaire. Pour les entreprises qui envisagent une présence physique en France (filiale, bureau) la présence d’écosystèmes numériques est souvent un bel argument. D’autres préfèrent se limiter à la recherche de partenaires ou prévoient le rachat d’une société. En résumé, pour moi, la visite a été bénéfique, je n’ai pas regretté mon déplacement à Hanovre.

Mais je ne suis pas convaincu que ces changements apportés au salon puissent inverser la tendance dans l’immédiat. L’année prochaine encore, de nombreux exposants manqueront à l’appel, surtout ceux qui cette année ne se sont pas sentis à leur place. Et je doute que le festival à l’allemande puisse attirer toujours autant d’exposants ou visiteurs étrangers – même si le soleil brille plus au mois de juin.

 

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>> Le site du CEBIT (en anglais)

Author:
16 ans d’expérience en développement à l’international. Anton accompagne les investisseurs étrangers dans le cadre de leur implantation en France. Il apporte son expérience et ses conseils pour optimiser le choix de site.